Consonance, dissonance… pourquoi les sons se marient ou pas ?
Donnez un bon coup de poing sur un piano désaccordé : la sensation auditive provoquée risque d'être désagréable. On parle de dissonance.
En revanche, certains sons sélectionnés avec soin, joués en même temps, provoquent une sensation agréable. On parle de consonance.
Ces concepts de consonance et dissonance sont très importants, il va falloir les définir de manière un peu plus précise.
Consonance et dissonance : définitions
La meilleure explication de la consonance que j'ai trouvée provient de la théorie de la musique de A. Danhauser.
Les intervalles consonants sont ceux que forment ensemble deux sons que l'oreille n'éprouve pas le besoin de séparer ; la consonance donne une impression d'unité, de cohésion et de stabilité.
Les intervalles dissonants, au contraire, sont ceux que forment entre eux deux sons que l'oreille éprouve le besoin de modifier, en les remplaçant par d'autres sons ; la dissonance donne une impression d'instabilité…
En résumé : si je joue en même temps des sons consonants, mon cerveau va percevoir un seul son.
Un son plus riche et plus complexe que les sons individuels qui le composent.
Si je joue des sons dissonants, mon cerveau s'aperçoit qu'il y a embrouille et qu'il y a effectivement plusieurs sons.
Il va donc s'attacher à bien les séparer pour que je les perçoive comme tels.
La dissonance provoque une charge mentale plus importante que la consonance, charge qui peut même devenir très désagréable en cas de dissonance trop marquée.
D'où vient la consonance
J'imagine que la raison de ce fonctionnement de l'audition est évolutive.
Il est quand même sacrément utile que le cerveau soit capable de « regrouper des sons en un seul paquet » ou au contraire de bien les séparer en fonction des cas.
Par exemple, prenons le bruit de la pluie ou le chant des oiseaux, qui sont en fait constitués de milliers de petits sons.
Heureusement que le cerveau est capable de comprendre qu'il n'a pas besoin de s'attacher à chaque son individuellement ! Sans ça, nous sombrerions instantanément dans la folie.
« T'inquiète pépère, je te fais un petit mémo qui regroupe tout ça ».
À l'inverse, c'est sacrément utile de pouvoir distinguer le léger frémissement d'un fauve qui approche ou le petit bruit d'un bébé qui s'étouffe malgré les ronflements tonitruants de ses voisins de chambrée.
Consonance et dissonance ne sont pas binaires
Consonance ou dissonance ne sont pas des concepts absolus.
Deux sons ne sont jamais soit parfaitement consonants, soit parfaitement dissonants, mais toujours quelque part entre les deux.
Cette subtilité constitue d'ailleurs un élément très important de la théorie musicale.
Prenons quelques exemples.
Écoutez l'exemple sonore ci-dessous : ces trois sons, joués successivement puis simultanément, sont jugés très consonants.
Les trois sons qui suivent sont légèrement dissonants.
Les trois notes qui suivent sont jugées plutôt dissonants.
Pourquoi la consonance, pourquoi la dissonance ?
La notion de consonance (et son inverse la dissonance, mais ce sont deux faces de la même pièce) est fondamentale pour comprendre la théorie musicale.
Pour comprendre les raisons de la consonance, il va falloir passer à la leçon suivante dans laquelle nous étudierons la composition d'un son et les relations entre les sons.
En résumé
La consonance, c'est quand plusieurs sons sont perçus comme un seul son, plus riche et complexe que les sons individuels qui le composent.
La dissonance, c'est quand plusieurs sons sont effectivement perçus comme distincts, et que le cerveau s'attache à bien les distinguer pour les considérer individuellement.
Consonance et dissonance ne sont pas binaires, c'est plutôt un spectre continu.
Une dissonance trop marquée représente une charge mentale importante qui peut devenir désagréable.