Do, ré, mi… Les notes sur le clavier du piano
Le premier outil que nous offre la théorie musicale, c'est la note.
Qu'est-ce qu'une note ? Quelle est la différence entre une note et un son au hasard ?
Qu'est-ce qui distingue un son d'une note ?
On a expliqué que le spectre auditif est un phénomène continu : il existe une infinité de fréquences audibles.
Toutefois, il faut bien admettre que c'est un peu le foutoir.
On simplifiera grandement les choses en pré-sélectionnant un sous-ensemble de ces sons et en leur donnant des noms : do, ré, mi…
Il est plus facile d'écrire « do » sur une partition plutôt que 380 Hz.
En tant qu'instrumentiste, je n'ai même plus besoin d'avoir conscience de la notion de fréquence — qui il faut bien l'admettre est un peu barbante !
Je dois simplement savoir où placer les doigts sur mon instrument pour « jouer un do ».
Enfin, le top du top : on peut fabriquer des instruments qui permettent de jouer plus facilement cette sélection de notes.
Sur un piano, il existe une touche permettant de jouer un la correspondant à une fréquence de 440 Hz, ni plus, ni moins. On peut mettre un post-it dessus pour se rappeler que c'est un la.
C'est quand même plus pratique que de devoir poser un doigt sur un monocorde avec une précision de l'ordre du millimètre.
Les notes aujourd'hui
Il existe aujourd'hui sept notes : do, ré, mi, fa, sol, la, si, correspondantes à des fréquences pré-déterminées.
Le nom des notes est absolument arbitraire, d'ailleurs, les anglo-saxons utilisent les lettres A, B, C, D, E, F, G.
Précision : une note correspond en fait à plusieurs fréquences.
En effet, on a dit qu'un son et son octave étaient harmoniquement très proches.
Par conséquent, on a toujours considéré que ces deux sons pouvaient être représentés par la même note.
La note la équivaut à un son de 440 Hz, mais aussi de 880 Hz, 1760 Hz, 220 Hz, 110 Hz, etc.
Pour distinguer un la d'un autre, on les numérote.
Ainsi, le la3 correspond à une fréquence de 440 Hz, la4 de 880 Hz, la5 de 1760 Hz, la2 de 220 Hz, etc.
Ce système permet de n'utiliser qu'un nombre réduit de noms de notes pour couvrir tout le spectre auditif — c'est quand même bien plus pratique.
Enfin, certaines notes peuvent être altérées pour « combler les trous », grâce aux symboles « ♭ » (bémol) et « ♯ » (dièse).
Par exemple, « fa♯ » signifie « la note entre fa et sol » tandis que « si♭ » signifie « la note entre si et le la d'en dessous ».
Le système musical incarné par le clavier du piano
La meilleure façon de visualiser les notes est de contempler le clavier d'un piano.
Sur un piano, on observe sept touches blanches correspondantes aux septs notes do, ré, mi… ainsi que cinq touches noires qui correspondent aux altérations, pour un total de douze touches.
Cet enchaînement se répète plusieurs fois, chaque série de douze touches couvrant l'étendue d'une octave.
Essayez de jouer dans l'ordre toutes les touches blanches de gauche à droite. Vous entendrez la très familière mélodie que tous les enfants apprennent à ânnoner : « do, ré, mi, fa, sol, la, si… ».
C'est ce qu'on appelle une gamme diatonique (nous reviendrons très bientôt sur la signification de ce terme un peu barbare).
Essayez maintenant de jouer dans l'ordre toutes les touches, blanches et noires, de gauche à droite.
Vous entendrez ce qu'on appelle la gamme chromatique.
Premières questions, premiers dilemnes
La première fois que j'ai contemplé le clavier d'un piano, je me suis dit « qui est le psychopathe qui a pondu ça ? ».
Qui est le psychopathe qui a pondu ça ?
- pourquoi utiliser douze notes (et pas huit, dix ou quinze) pour couvrir une octave ?
- pourquoi seules sept notes ont elles un nom propre ?
- pourquoi cette étrange répartition asymétrique ? pourquoi n'y a-t-il pas d'altération (de touche noire) entre mi et fa ou entre si et do ?
- par conséquent, pourquoi n'y a-t-il pas le même écart entre do et ré, ré et mi et mi et fa ?
- pourquoi utilisons nous deux altérations « ♭ » et « ♯ », l'une descendante et l'autre montante, alors qu'à priori une seule suffirait ?
- pourquoi certaines notes ont elles deux noms différents, comme do♯ et ré♭ ?
À première vue, le système musical n'a pas plus de sens que les paroles d'une chanson de Patrick Sébastien.
Pour commencer à se dépêtrer de ce système de notes qui semble n'avoir ni queue ni tête, il faut étudier comment les notes ont été choisies.
En résumé
Il existe une infinité de hauteurs de sons. Pour se faciliter la vie, on en sélectionne un sous-ensemble, et on leur donne des noms : ce sont les « notes ».
Le clavier du piano reflète la répartition actuelle des notes : les sept touches blanches équivalent à do, ré, mi, fa, sol, la, si, intercalées de touches noires, les notes altérées.
Cette répartition soulève déjà de nombreuses questions.