D'où viennent les notes de musique ?

Mais comment a-t-on choisi les notes ?

Quand on s'initie à la musique, on nous présente en général l'existence des notes comme un absolu tombé du ciel.

Il y a sept notes disposées de telle façon parce que « c'est comme ça et c'est tout ! ».

Or, ces fameuses sept notes ne doivent pas leur existence à un commandement provenant de je-ne-sais quelle divinité musicale : il s'agit d'une construction culturelle.

Nous utilisons sept notes et cinq altérations qui divisent l'octave en douze.

Nous aurions pû utiliser plus de notes, ou moins, et les répartir différemment.

Pour comprendre notre système actuel, il faut donc revenir sur son historique et s'interroger sur les contraintes qui lui ont donné naissance.

Comment obtenir des bonnes notes ?

Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.
Antoine de St. Exupéry, le Petit Prince

Les sons sont comme les renards : rien ne les distingue, mais si on les apprivoise, on en fait des notes.

(Je vous laisse quelques secondes pour profiter de ce pur moment de poésie. C'est bon, on peut reprendre ?)

Alors, comment transformer des sons en notes ?

1/ D'abord, il faut un nombre de notes raisonnable.

Si je sélectionne trop de fréquences pour en faire des notes, je me complexifie la tâche :

  • il y aura plus de notes à mémoriser ;
  • jouer d'un instrument va être plus difficile ;
  • composer de la musique va devenir plus compliqué ;
  • etc.

D'un autre côté, si je sélectionne trop peu de fréquences, je ne pourrai pas écrire de mélodies suffisamment subtiles.

Peinture de Henry Peters Gray. Un homme et une femme se font face, en costume de la renaissance italienne. La femme tient un instrument à corde.

« Je ne dis pas que fa♯ n'est pas une très belle note… Simplement, cette gamme à une note devient vite un peu lassante, c'est tout. » Source

En raisonnant par l'absurde, on peut dire que 2 notes ce n'est pas assez, 10000 c'est trop.

Il faut donc un juste milieu.

2/ Par ailleurs, je ne peux pas sélectionner les fréquences au hasard !

Il faudrait qu'elles soient séparées d'intervalles consonants et que je puisse couvrir plusieurs intervalles différents (quinte, quarte, tierces, secondes, etc.) en passant de notes en notes.

Ce n'est qu'à ce prix que je pourrai exprimer quelque chose à travers la musique.

3/ Et puis, faut-il entre chaque paire de notes successives un écart constant ?

Ça peut paraître idiot, comme question, parce que nous n'avons pas l'habitude de procéder autrement.

Néanmoins, c'est un système qui n'est pas sans contrepartie (nous le verrons plus loin) et il n'en a pas toujours été ainsi.

Notre système de sélection de notes doit donc prendre en compte les besoins suivants :

  • proposer un nombre de notes adéquat, assez pour permettre de créer de la musique expressive, mais pas au point de complexifier les choses inutilement ;
  • permettre de jouer des intervalles plus ou moins consonants ;
  • simplifier au maximum la fabrication et l'apprentissage des instruments.

Comment choisir des notes ? Cahier des charges

Nous allons le voir, il existe de nombreuses façons de procéder pour établir une sélection de notes.

Mais il est une chose qui n'a pratiquement pas varié à travers les âges, c'est le découpage de l'octave.

On sait que deux sons séparés d'une octave peuvent pratiquement être considérés comme « les mêmes ».

Par conséquent, absolument tous les systèmes de sélection de notes à travers l'histoire ont postulé la chose suivante : si deux sons sont séparés d'une octave, il s'agit de la même note.

Pour établir notre sélection de notes, nous n'avons pas besoin de considérer l'intégralité du spectre audible, de 20 à 20000 Hz.

Au lieu de ça, nous pouvons nous concentrer sur une seule octave, et ça simplifie énormément les choses.

  1. Décidons d'une fréquence de départ d'une manière totalement arbitraire, par exemple 440 Hz.
  2. Sélectionnons un sous-ensemble fini de fréquences entre 440 Hz et son octave, 880 Hz et donnons leur des noms. Nous avons nos notes.
  3. S'il nous faut des notes plus aiguës, il suffit de reproduire le même découpage à l'octave supérieure (880 ~ 1760 Hz), et supérieure, et supérieure, etc.
  4. Idem, pour des notes plus basses, on divise les fréquences par deux pour obtenir l'octave inférieure, et inférieure, etc.

Il ne nous reste plus qu'à étudier cette fameuse étape 2.

En résumé

Les notes que nous connaissons – do, ré, mi… – ne sont pas tombées du ciel. C'est une construction historique qui a évolué avec les siècles.

Une telle construction répond à des impératifs plus ou moins compatibles entre eux.

Historiquement, pour sélectionner des sons pour en faire des notes, on ne considère que l'intervalle d'une octave plutôt que l'intégralité du spectre auditif. Ainsi, deux notes séparées d'une octave sont en fait considérées comme « la même ».

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Illustration : une guitariste joue sur une chaise

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