Vie de l'entreprise

Mamie Note fête sa première bougie : bilan anniversaire

Voici plus d'un an que Mamie Note a été lancée. C'est pour moi l'occasion de faire un petit bilan rétrospectif (et introspectif).

Quelques rappels historique

Voici un petit rappel sur les jalons importants qui ont marqué le projet.

Début 2017, je commence à m'intéresser à la musique. Je suis interloqué par l'absence de bonnes ressources pédagogiques pragmatiques, accessibles et abordables. Le livre « le ukulélé pour les nuls » me plonge dans les affres de l'incompréhension la plus totale.

Septembre 2017, naissance de ma première fille \o/

2017 et 2018, je dépense des centaines d'heures et d'euros à consommer à peu près tout ce qui me tombe sous la main au sujet de la théorie musicale.

12 juin 2018, je publie un long billet « Comprendre la musique » sur mon blog personnel après des semaines (mois ?) de rédaction.

2018 ~ 2019, je poursuis mon auto-formation et je prends de plus en plus de notes structurées. Je commence à travailler sur un site qui pourrait héberger tout ça sous forme de cours progressif.

27 février 2020, j'annonce le lancement du projet et Mamie Note devient public. Dans le même temps, la psychose du Coronavirus, virus encore mal connu, se répand en France.

13 mars 2020, Mamie Note fait l'objet d'une chronique sur France Musique. L'article restera une semaine dans la colonne des contenus les plus consultés, ce qui amènera un petit pic de trafic confortable.

17 mars 2020, la population est confinée. Avec la fermeture des crèches, ma situation familiale et le niveau d'anxiété ambiant un tout petit peu très élevé interrompent mon travail sur le projet.

Été 2020, Mamie Note intègre le BIC de Montpellier, incubateur d'entreprises innovantes, en phase de pré-incubation.

Octobre 2020, naissance de ma deuxième fille et départ en congé paternité. Les confinements se suivent et se ressemblent.

Novembre 2020, je change la formule commerciale pour expérimenter un système d'abonnement et m'engage à publier deux leçons par mois. Je procède aussi à une réorganisation professionnelle pour consacrer 60% de mon temps pro au développement de Mamie Note.

15 Mars 2021, Mamie Note est hors-ligne suite à un incendie chez notre hébergeur. Après quelques jours de fonctionnement en mode dégradé, Mamie Note renaît de ses cendres ! Plus de peur que de mal, mais je reçois quelques messages de sympathie touchants qui font du bien.

Mars 2021, je participe au programme Jump'In Création du BIC, une formation accélérée de cinq semaines à destination des porteurs de projet d'entreprises innovantes. Au menu : gros coup de pied dans la fourmilière, remise à plat du projet, et exercice de pitch salutaire.

Avril 2021 ← Nous sommes ici…

Des trucs bien, des trucs moins bien

Illustration : une femme en robe de soirée joue du piano d'un air inspiré, sous l'oreille attentive d'un homme en smoking

« J'ai intitulé ce morceau "la danse des canards". » Source

Ce n'est qu'aujourd'hui, en écrivant ce récapitulatif, que je réalise vraiment le temps et l'énergie consacrés à ce projet.

Sur cette dernière année, j'ai obtenu des résultats que je trouve satisfaisants, d'autres qui ne sont pas à la hauteur de mes espérances.

Les trucs bien (glop ! glop !)

Voici un peu en vrac quelques-uns des éléments que je trouve encourageants.

D'abord, le résultat actuel ! Je reste persuadé qu'il y a en France un véritable angle mort concernant l'enseignement d'une théorie musicale abordable, pratique et pragmatique.

Même s'il est très incomplet, très perfectible, j'ose être assez fier du contenu publié sur Mamie Note.

Ensuite, les témoignages de ouf ! J'ai reçu quelques témoignages spontanés de gens vraiment enthousiastes depuis le début du projet (cf. la page d'accueil). Et ça fait plaisir.

Le trafic naissant. En janvier 2021 Mamie Note recevait 8 à 10 visiteurs par jour – autant dire virtuellement rien. Aujourd'hui, on tourne plutôt autour des 130 à 150 visites ! Ça reste peu et ça ne veut pas dire grand-chose, mais au moins le site génère de l'intérêt et ça augure de belles choses.

L'accompagnement du BIC. J'ai beau être développeur indépendant depuis plus de 12 ans, de larges pans de la gestion d'entreprise me sont encore peu familiers.

Intégrer un incubateur d'entreprises m'a obligé à réfléchir à pas mal d'aspects du projet, formaliser des choses de manière plus rigoureuse, et apprendre un nombre de trucs incalculable.

La sortie de zone de confort. J'ai réussi à m'auto-botter les fesses pour réussir à faire des choses avec lesquelles je ne me sentais pas du tout à l'aise. Par exemple, répondre à une interview sur France Bleu Hérault (qui n'a pas été foutu de faire un lien correctement vers Mamie Note).

Les rencontres. Moi qui suis plutôt ours solitaire, j'ai réussi à parler et rencontrer un grand nombre de personnes toutes plus sympas et intéressantes les unes que les autres.

Que ce soient des utilisateurs de Mamie Note, des porteurs de projets, des entrepreneurs, des « concurrents », des musiciens, je ne compte plus les personnes disponibles pour échanger, suggérer, offrir des conseils ou simplement tailler un petit bout de gras.

L'apprentissage. J'ai probablement plus appris en un an que sur toute la décennie précédente.

Les trucs moins bien (pas glop !)

Voici maintenant une petite liste de trucs moins satisfaisants.

D'abord, on va être honnête, l'aspect commercial du projet est plutôt décevant. En 2020, le chiffre d'affaires total de Mamie Note s'élève grosso-modo à 2000€.

C'est très loin de couvrir les frais et investissements générés par le projet, sans parler de se payer une villa à Cannes avec vue sur la mer.

L'overdose de visio. Pour faire avancer un projet, il faut parfois rencontrer du monde. Beaucoup de monde. Or, il ne vous aura pas échappé que 2020 n'était pas forcément l'année idéale pour ça.

À cause des confinements successifs et des règles de distanciation sociale à respecter, impossible de réseauter, rencontrer du monde de manière impromptue, boire une bière avec des partenaires potentiels, discuter de son projet autour d'une assiette, d'assister à des salons, conférences, etc.

Le stress du calendrier de publication. Avec Mamie Note, je vends du contenu. Or, produire du contenu de qualité prends du temps. Beauuuucoup de temps.

Quand j'ai testé le modèle d'abonnement, je me suis imposé de publier une leçon toutes les deux semaines.

Si cette contrainte m'a poussé à bien étoffer le catalogue de leçons, elle m'a aussi conduit à littéralement consacrer tout mon temps libre à produire de nouveaux cours.

Rétrospectivement, c'était une erreur, car je n'ai plus aucun temps à consacrer à tous les autres aspects importants du projet : communication, marketing, recherche de partenariats, développement de nouvelles fonctionnalités, enrichissement du contenu existant, recherche de financements, etc.

L'échec de la formule à base d'abonnement. Sur le coup, l'idée de passer à une telle formule m'avait parue bonne, mais c'est un échec. Personne n'aime s'abonner, et je le comprends.

Pire ! alors que je trime comme un pauvre hère pour parvenir à sortir deux leçons par mois, je reçois des plaintes d'abonnés qui trouvent les nouvelles publications pas assez fréquentes (alors que l'abonnement permet surtout d'accéder à la masse de contenu existant).

Ma com' toute moisie. Malgré plusieurs refontes, je n'ai toujours pas réussi à produire une page d'accueil qui rende claire et explicite les avantages du projet. En gros, personne n'a envie d'acheter des « leçons de théorie musicale ».

Le travail tout seul. Si des potes me donnent des coups de mains à l'occasion (et je les en remercie), Mamie Note est à 95% l'ouvrage d'une seule personne.

(J'ai déjà mentionné mon côté « ours solitaire » ?)

Travailler seul, c'est confortable, mais ça devient épuisant et j'ose presque dire « franchement chiant » quand le projet prends de l'ampleur et qu'on a des ambitions.

Enfin, créer une entreprise et avoir un bébé en même temps le tout pendant la crise sanitaire du siècle, ça ne permet pas tout à fait de travailler dans les meilleures conditions possibles (capitaine euphémisme à la rescousse !).

(Notez que l'un dans l'autre, je suis loin d'être le plus à plaindre.)

Le plan d'action des prochains mois

Sortant d'un mois complet de formation, cet anniversaire du projet est pour moi l'occasion de faire le point.

Le constat est que certains aspects du projet et de mon organisation personnelle vont devoir pivoter si je veux que Mamie Note vive et prospère.

D'abord, je vais prolonger tous les abonnements existants de quelques mois pour prendre en compte l'absence de contenus publiés durant les périodes de confinement. (Si vous disposez d'un compte sur Mamie Note, vous recevrez bientôt un mail à ce sujet.)

J'ai d'ores-et-déjà entrepris de contacter quelques personnes qui pourraient intervenir sur Mamie Note, sur divers projets internes et à divers niveaux d'implication.

Je n'en dis pas plus pour l'instant, il faut bien garder un peu de suspense. En tout cas, Mamie Note ne sera plus un projet solitaire en 2021.

J'ai également commencé à discuter avec des prestataires potentiels pour certains aspects sur lesquels je n'ai pas assez de temps à consacrer (notamment tout l'aspect marketing).

Grâce aux enseignements du BIC, j'ai commencé à travailler sur de véritables plans de financements, car il est évident que le projet ne sera pas rentable tout de suite.

Pour pouvoir faire tout ça, je vais provisoirement interrompre le calendrier de publication actuel afin de me donner du temps et préserver ma santé mentale.

Mais pas d'inquiétudes, ce n'est que reculer pour mieux sauter : ce temps est nécessaire pour trouver les ressources pour des publications plus fréquentes, plus régulières et plus intéressantes.

Merci de votre attention. Gratitude éternelle pour votre intérêt. À très très vite pour des nouvelles exaltantes !
— Thibault

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Illustration : une guitariste joue sur une chaise

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